Tourada
Lisbonne, Portugal
So m’en avait parlé plusieurs fois et j’avais bien envie d’en voir une ici.
Une tourada, c’est la corrida portugaise, avec une mise en scène complètement différente.
La première, fondamentale, il n’y a pas de mise à mort du taureau. La corrida madrilène nous avait quand même choqués sur cet aspect, et on s’en passe volontiers.
La deuxième, l’adversaire du taureau, le cavaleiro, est à cheval comme son nom l’indique.
La troisième, il y a une seconde phase après l’épreuve contre le cavaleiro sur laquelle je reviendrai plus tard.
À Lisbonne, il y a des touradas tous les jeudis à 22h entre mai et septembre à Campo Pequeno, une arène au nord-ouest de la ville.
Par chance, nous avons vérifié mercredi soir quand se tenait la prochaine. Mais vous ne pouvez réserver une place que jusqu’à 19h la veille.
Tant pis pour nous, on tentera notre chance sur place.
Après notre journée marathon, nous arrivons donc à Campo Pequeno à 21h30. Il reste encore des places mais c’est limité : 10€ ou 60€.
Les deux extrêmes en gros.
Nous optons pour celles à 10€ et finalement nous sommes agréablement surpris car, même si ce sont les places les plus hautes et les plus éloignées, on voit très bien l’arène.
C’est une option tout à fait convenable pour les petites bourses curieuses d’assister à ce genre d’événement.
Les trompettes annoncent le début de la soirée et tous les participants entrent dans l’arène pour la cérémonie d’ouverture. Nous aurons trois cavaleiros.
Le premier rentre en scène assisté de trois toureiros chargés de distraire le taureau avec leur cape, si nécessaire.
Un petit tour d’arène, des ovations et c’est au tour du taureau de faire son entrée.
Entre 500 et 600 kilos de viande qui déboulent, ça fait toujours son effet.
Et là commence un ballet très impressionnant entre le cavaleiro et le taureau.
Le dressage du cheval est stupéfiant. Le taureau est à quelques centimètres de lui en train de charger, et il répond au doigt et à l’œil à son cavalier, effectuant des mouvements difficiles comme des courses de côté ou des demi tours.
Quand le taureau s’est un peu fatigué, le cavaleiro le défie. Il a, depuis son entrée, une banderille géante. Il se met face au taureau et l’appelle pour le provoquer. Il arrive même qu’il fasse « danser » son cheval, toujours remarquable d’obéissance.
Il prépare son attaque et lance son destrier au galop droit sur la bête. Une légère esquive in extremis et il plante sa banderille dans le dos de son adversaire.
En restant plantée, elle libère un drapeau qui reste dans la main du cavaleiro et témoigne de sa réussite. Plusieurs tentatives sont parfois nécessaires ponctuées de hourras ou de huées en fonction de la réussite.
S’ensuit une nouvelle course-poursuite entre le taureau enragé et le cheval qui tente toujours de rester au plus près.
Cette chorégraphie se répète une ou deux fois puis le cavaleiro utilise ensuite des banderilles classiques comme celles qu’on peut voir dans les corridas espagnoles.
Le taureau est blessé et cela peut certes choquer les plus sensibles, mais c’est sans commune mesure avec ce qu’on a vu en Espagne après le passage des picadores. La bête reste vive et guérira.
Une fois le cavaleiro sorti de l’arène, la deuxième phase dont je vous ai parlé commence, annoncée préalablement par la trompette.
Sept ou huit jeunes (les forcados) rentrent et se rassemblent à l’opposé du taureau. L’un d’entre eux enfile un bonnet et s’avance alors au milieu de l’arène.
Il essaye de provoquer le taureau pour qu’il le charge.
Il faudra quand même qu’on m’explique qui a eu cette superbe idée.
Bref, soit le taureau charge, soit le mec au bonnet lui fonce donc dessus. Et là, le principe est de réussir à passer entre les cornes et d’entourer le cou du taureau. C’est une pega. Des fous ces portugais.
S’il réussit, il se retrouve donc accroché à la tête du taureau qui continue de charger vers le groupe resté en retrait, mais qui ralentit un peu. Ils lui sautent alors tous dessus pour l’immobiliser. Impressionnant.
Ensuite, l’un d’eux se détache et lui attrape la queue. Puis tous s’écartent et celui accroché à la queue fait un peu de ski nautique derrière le taureau qui apprécie moyennement manifestement.
Au bout de quelques secondes, il relâche son étreinte et doit se placer face au taureau sans que celui-ci ne bouge, pour afficher sa domination sur la bête. Cela marque la fin de la tourada.
On fait alors rentrer des vachettes qui ont pour but de ramener le taureau à l’étable.
Pour clore, le cavaleiro et le kamikaze au bonnet reviennent dans l’arène recevoir l’ovation du public. L’ambiance est vraiment survoltée et mérite à elle seule l’expérience.
Ultime étape, le ramassage du caca du cheval pour laisser place nette au prochain cavaleiro.
En résumé, cela reste agressif envers le taureau, mais la tourada est nettement moins sauvage que son équivalent espagnol et reste accessible pour peu qu’on accepte le principe.
Une expérience mémorable pour moi dans ce voyage.
2 commentaires sur “Tourada”
Votre blog est vraiment sympa et donne vraiment envie de voyager.
Je souhaite aller voir un tourada lors de mon séjour à Lisbonne en septembre, mais je trouve pas de site pour le programme et surtout la réservation. Pouvez vous m'aider ? merci beaucoup Coralie
Merci pour ton commentaire et désolé pour le temps de réponse :)
Je ne sais pas si tu as déjà regardé sur le site du Campo Pequeno (où nous étions allés) : http://www.campopequeno.com/tauromaquia/
Il n'y a qu'un événement pour l'instant en septembre, le 7 (c'est vraiment la fin de la saison des touradas)
A l'époque, nous avions assisté à la dernière de l'année le 6 septembre.
Il semble possible de réserver des places ici :
https://ticketline.sapo.pt/en/salas/sala/30
Nous, nous étions allés au guichet la veille, mais c'était vraiment limite au niveau des places disponibles.
J'espère que ça pourra t'aider et que tu seras à Lisbonne début septembre, c'est un joli spectacle :)
Bonne journée et a bientôt.